C’est en août 2021 que Laetitia a rejoint nos équipes pour occuper le poste de Lead Sécurité Opérationnelle au sein de la Direction Technique. Un recrutement après une période un peu exceptionnelle (confinement) mais qui s’est soldé par une totale intégration au sein des équipes.
Comme elle le résume simplement, en une phrase, son métier consiste à « détecter des incidents de sécurité ou des vulnérabilités sur le parc informatique et à accompagner les équipes techniques dans leur résolution. »
Une scolarité sans bug
Selon ses propres mots, elle se dirige assez « tardivement » vers l’informatique puis vers la sécurité. Pourtant, on sent bien dès son plus jeune âge un éveil, une passion pour les sciences. Elle passera par ailleurs avec succès un bac S option SVT, une prépa MPSI/MP option informatique et intègrera même l’UTC, l’Université Technologique de Compiègne dont elle sortira avec un diplôme d’ingénieure en génie informatique (option systèmes et réseau).
Son déclic ? Elle raconte l’avoir eu en classe préparatoire dans un cours peu orthodoxe… l’algorithmie !
« Le plus souvent, on écrivait nos programmes sur papier en pseudo-code mais j’aimais déjà la logique qu’il y avait derrière chaque programme un peu comme dans une recette de cuisine. Pour la sécurité informatique, c’est la partie analyse que j’aime en particulier.«
Elle finira d’ailleurs ses études comme Docteur… ou plutôt Doctorante, toujours dans le domaine de la sécurité informatique (évidemment) mais avec déjà un pied dans le monde professionnel puisqu’elle travaillait en parallèle.
La programmation, un métier d’hommes ?
Pour Laetitia, la réponse n’est pas aussi binaire que la question le laisse supposer.
En effet, la situation actuelle est telle qu’on constate effectivement une prépondérance des hommes dans le secteur du numérique et particulièrement sur des fonctions techniques : de 30% des effectifs composés par des femmes il y a trente ans, on est passé à 15% en 2018 selon cert article du Monde.
Sans se prononcer sur cette baisse de moitié constatée en 2018, Laetitia en est quand même sûre, cette disparité est dûe à des clichés. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à cette époque qui a vu émerger les jeux vidéos sur les ordinateurs individuels il y a exactement trente ans. Les contenus de ces jeux étaient au départ plutôt conçus pour un public masculin selon elle.
Loin d’être défaitiste, elle entrevoit un avenir plus paritaire car comme elle le constate, les métiers du numérique ont beaucoup évolué même si elle regrette que les filières scientifiques qui mènent à ces métiers ne soient délaissées par les femmes.
La solution ? Réinitialiser !
En effet, s’il y a déjà un manque d’égalité dans les études, ne faudrait-il pas repartir de zéro, « from scratch » ? Elle voit d’ailleurs l’apparition de la programmation informatique dès le collège comme un très bon moyen de susciter des vocations; à plus forte raison si l’initiation est faite avant d’avoir à faire les premiers choix d’orientation.
Pour Laetitia, il est même essentiel de montrer que les femmes ont eu
leur place dans l’histoire de l’informatique.
De manière générale, l’informatique est souvent associée à des figures masculines (fondateurs des GAFAM par exemple) mais pourtant c’est bien une femme, Ada Lovelace qui a écrit le premier programme informatique.
« Mettre davantage en avant ses figures féminines de l’histoire peut donner des modèles pour les étudiantes. »
Des failles encore trop évidentes
Actuellement, on tend vers la solution des quotas imposés dans les écoles « techniques » qui pour Laetitia est une solution encore plus dangereuse. Le risque est que cela puisse donner l’impression qu’une femme a obtenu son diplôme non pas grâce à ses compétences mais à cause de son genre.
Non, le principal danger est le manque de diversité.
« On peut le voir aujourd’hui de manière très concrète avec les programmes d’intelligence artificielle qui reproduisent les biais de leurs concepteurs. Ces programmes sont souvent destinés à reproduire la réalité.
Mais s’ils modélisent le monde uniquement d’un point de vue masculin, ce modèle est-il vraiment représentatif de la réalité ? Je pense que cela pourrait même contribuer à aggraver le manque d’égalité entre homme et femmes. »
S’il y avait un conseil, une chose à retenir de son parcours, Laetitia l’évoque en 3 mots :
« tout simplement essayer ».
Il est aujourd’hui très facile d’apprendre à développer et on trouve des ressources pour débutant très facilement que ce soit pour faire des petits jeux, des sites web. Le premier Hello world (programme qui consiste à afficher « Hello world! » sur un écran) est à la portée de tous.
« Ensuite, je lui dirais de ne pas se poser de limites, les plus grands obstacles sont parfois ceux qu’on se crée nous-mêmes. »