un article de Rémy Guion, Responsable Récupération de données chez Tracip

 

 

 

Entre obsolescence informatique et négligence humaine…. Un article d’un expert en récupération de données

Avec la crise sanitaire, c’est tout le monde du travail qui subit un vrai bouleversement. Le télétravail a détrôné le sempiternel métro-boulot-dodo et a amené son lot de menaces supplémentaires.

On pense à tort que les plus gros risques engendrés par le télétravail sont ceux qui concernent le décrochage des salariés mais la distance accroît le risque lié aux données. La protection qu’apportait le travail en présentiel en termes d’infrastructures réseau et de sécurité n’existe plus dans l’enceinte de son foyer.

Un récent sondage de Dell baptisé Global Data Protection Index  indique que 43% des entreprises ne savent d’ailleurs pas comment faire pour récupérer leurs données perdues.

A ne pas confondre avec les actes de malveillance (cyberattaques, fraudes, etc…), la perte de données peut résulter d’une panne, d’un sinistre ou d’une erreur humaine (accident, négligence). Tout aussi sérieuse que les tentatives d’intrusion et le vol de données confidentielles, la perte de données peut avoir de nombreuses conséquences pour les entreprises aussi bien que pour les particuliers.

 

Pourquoi perdez-vous vos données ?

Avant de parler de perte de données, rappelons d’abord les différents supports que l’on peut utiliser afin de conserver, utiliser et transférer des données. A l’ère de la mobilité, les disques durs externes, clés USB, serveurs, clouds sont légion. Ils permettent aux utilisateurs de disposer de leurs données n’importe quand, n’importe où.

Mais si cette accessibilité répond à une demande toujours plus croissante de dématérialisation des ressources, elle augmente néanmoins le risque lié à la perte de ces données.

« La principale cause de perte de données est justement « l’excès de confiance » que les utilisateurs ont au travers de leur média de stockage. En effet un disque dur peut correctement fonctionner pendant plusieurs décennies sans aucun problème et un même type de média (marque, modèle) peut tomber en panne au bout de quelques mois », souligne Rémy Guion, Responsable du service de Récupération de données chez Tracip.

Cela implique que tant qu’un utilisateur n’a pas rencontré un problème de perte de données, il ne sera pas sensible à ce sujet et ne va pas remettre en cause la méthode de stockage.

 

Des solutions inefficaces

Il existe des solutions pour récupérer vos données mais elles seront différentes pour un particulier ou une entreprise.

Il existe des systèmes de protection pour les entreprises (stockage, gestion de copies de sauvegarde). Que ce soit en interne ou effectué par un prestataire extérieur, une entreprise n’a pas forcément les compétences et les ressources en interne pour protéger ses données.

Ces solutions ne sont pas assez robustes pour 27% des entreprises victimes de perte de données avec pour conséquence un risque d’indisponibilité du site web et une faille pouvant favoriser le vol de données sensibles/personnelles.

En effet, dans certains cas le risque de perte n’est pas assez pris au sérieux (service informatique pas assez formé, pas de vérification de backup ou autre…).

Et le facteur humain, avec le problème que pose la transmission de données entre collaborateurs, renforce le risque de panne en étant difficile à maîtriser complètement avec des conséquences pouvant être graves (risque d’indisponibilité du site web, arrêt de la chaîne de production, perte des courriels ou de la comptabilité…) .

 

Les bons réflexes à adopter pour éviter de perdre vos données

Le support de stockage de type flash (clé USB, carte SD, micro SD, téléphone et disque SSD) est le type de support qui peut sembler le plus fiable car il ne contient pas d’élément mécanique. Cependant, les puces mémoires sont un support réputé peu fiable pour stocker des données.

Si une mémoire flash n’est pas alimentée pendant plusieurs mois, la mémoire va commencer à se dégrader et corrompre les données sans aucune alerte pour l’utilisateur.

« Les disques durs mécaniques sont également un support de stockage à risque, il arrive très fréquemment que celui-ci tombe ou que l’utilisateur le déplace alors que le disque est en cours de fonctionnement, ce qui provoque une détérioration des plateaux du disque dur », nous détaille Rémy Guion.

Photo d’un disque dur plié

Il faut toujours garder à l’esprit que la récupération de données est l’ultime recours pour récupérer vos données, mais à titre préventif, intégrer les bonnes pratiques vous permettra de garder plus longtemps vos supports de stockage, et ainsi préserveront vos données.

Après une perte de données, on pose souvent à Tracip la question sur les bonnes pratiques pour mieux les sauvegarder. Il existe une multitude de solutions pour assurer le stockage des données (système RAID, stockage cloud…).

« Le conseil que nous donnons pour assurer le stockage des données de façon optimale est d’assurer la sauvegarde des données sur 1 back-up au minima, voire 2 sites géographiques différents et déconnectés d’internet quand cela est possible. Ainsi, en cas de problème sur le média principal, même si une sauvegarde est compromise en raison d’un cas de force majeure (incendie, inondation…), une sauvegarde est disponible à un autre endroit. »

Les dommages sur la surface magnétique sont directement liés à la réactivité de l’utilisateur à comprendre que son média n’est plus fonctionnel : en effet, plus rapidement le disque dur est mis hors tension, moins les dégâts occasionnés seront importants.

 

En dernier recours, laissez faire les spécialistes

Si l’utilisateur essaye de récupérer les données par ses propres moyens, avec des outils logiciels, il aura toutes les chances de détruire la surface magnétique et de perdre l’intégralité des données » nous éclaire Rémy.

Dans le cas où l’utilisateur essaye par lui-même de récupérer les données en redémarrant de nombreuses fois le média et en tentant d’accéder à des zones endommagées, on constate que ces opérations vont très fortement dégrader le média et réduire le volume de données récupérables.

Ces tentatives peuvent également impacter le délai. La rapidité d’une récupération de données dépend de la vitesse de lecture, directement liée au niveau d’endommagement de la surface magnétique.

« Nous avons souvent le cas, où des utilisateurs rencontrent des problèmes d’écran bleu sous Windows (BSOD), un signe potentiel que des secteurs du média ne sont plus fonctionnels.

On constate que le taux de réussite pour récupérer des données est très bon pour les clients qui nous transmettent le média dès les premières apparitions de ces symptômes. »

« Le délai est généralement compris entre 2 h et plusieurs semaines
avec une moyenne autour de 7 jours. »

En ce qui concerne les disques de type SSD, même si ceux-ci ne contiennent pas de pièce mécanique, et dans le cas où nous devons corriger un problème firmware (= logiciel embarqué dans le contrôleur du support de stockage), le diagnostic peut être plus rapide et précis.

En revanche, dans le cas où les puces mémoires sont détériorées,
la récupération de données peut durer plusieurs jours.

De la même manière que les disques mécaniques, il est urgent de réagir rapidement, dès les premiers symptômes : le nombre des secteurs défectueux sur un support flash augmente rapidement à chaque démarrage ou à chaque accès à la zone défectueuse, jusqu’à empêcher le contrôleur flash de s’initialiser, ce qui signifie la perte de toutes les données.

 

Le laboratoire de récupération de données, une innovation signée Tracip

Nous avons développé un laboratoire qui a l’avantage de traiter des problèmes très pointus techniquement en matière de récupération de données. Il est fréquent que nous utilisions des technologies et des compétences issues de l’investigation numérique afin de récupérer ces données.

Basé sur un modèle innovant disposant des dernières technologies de pointe, le laboratoire de récupération de données de Tracip est distribué partout dans le monde.

L’accès à ce laboratoire est très restreint afin d’assurer la confidentialité de nos clients. Le laboratoire est découpé en différents espaces permettant le traitement logique, électronique et mécanique des médias. Le réseau informatique du laboratoire est strictement isolé d’internet afin d’assurer une sécurité optimum des données.

« A Tracip, nous avons un lien privilégié et avons créé un partenariat de longue date avec les fournisseurs de solutions de récupération de données et d’investigation numérique. Et nous proposons nos services aux particuliers, professionnels, grands comptes mais également aux services étatiques. » conclut Rémy Guion. 

 

Service Récupération de données

Ce service existe depuis la création de l’entreprise en 1994. Il est composé de profils tech et ingénieurs chevronnés et expérimentés dans la récupération de données sur tous les supports.

Sous la houlette du responsable Rémy Guion, le service a la capacité de travailler sur la récupération de données mais également sur l’expertise informatique, ce qui permet d’utiliser les techniques et outils de l’investigation numérique pour la récupération de données, et inversement.
C’est la synergie de toutes ces compétences qui permet aujourd’hui à Tracip de proposer également des formations, et des services d’appui de la conception à l’accompagnement des services d’Etat.